Céline est tombée malade à l’âge de 51 ans : son myélome a été diagnostiqué suite à un mal de dos. Comptable, elle a repris le travail à temps partiel récemment. Elle a découvert les groupes de parole de l’AF3M par une affiche au CHU de Caen. En arrêt maladie, elle s’est alors décidée à participer et s’est rendue à différentes reprises aux réunions du groupe de parole.
Un espace qui libère la parole
Pourtant entourée, Céline confesse que ces groupes de parole lui ont permis de se retrouver avec des personnes qui la comprenaient. « Quand on n’est pas malade, on ne peut pas comprendre, même si mes proches étaient dans l’empathie. J’ai beaucoup de neuropathies, notamment dans les pieds, on a beau expliquer aux gens, ils ne peuvent pas connaître ces douleurs. Dans les groupes de parole, j’échange avec des malades qui me comprennent, qui ont aussi cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je ne voulais plus que la maladie soit au centre des conversations avec ma famille ».
Le groupe de parole lui donne de l’espoir. « Même si on sait que l’on va tous mourir, le fait de voir des personnes qui sont atteintes du myélome depuis 15 ans, et qui sont très bien physiquement, est encourageant ».
Il lui apporte également un soutien psychologique et lui permet de déculpabiliser. « Avec ma famille, j’essaie d’être forte, je ne veux pas qu’on me plaigne, je ne veux pas être une charge. La psychologue m’a expliqué qu’on avait le droit de pleurer et d’avoir peur, qu’on n’était pas des surhumains. Au début je culpabilisais d’être en arrêt de travail, mais elle m’a fait comprendre qu’il fallait accepter d’être malade et que j’avais droit à cet arrêt maladie. Elle m’a fait déculpabiliser, on n’a pas choisi d’être malade ».
Des groupes et des séances d’APA (activité physique adaptée) pour sortir de l’isolement social
Céline a créé des liens avec Solange, avec laquelle elle pratiquait aussi une activité physique adaptée. « Je ne suis pas du tout sportive, mais j’ai décidé de participer et finalement j’ai continué le programme au-delà de 3 mois. C’est là que j’ai rencontré Solange, même si elle a 70 ans, je m’entends très bien avec elle ! » « On a beau être entourée, on reste très seule avec sa maladie. Les groupes de parole permettent de lâcher des choses qu’on ne dirait pas à nos proches ».
La vie de Céline était rythmée uniquement par les rendez-vous médicaux. « L’APA et les groupes de parole m’ont permis d’avoir d’autres sorties, ils m’ont fait sortir de l’isolement. Même si j’étais entourée par ma famille, mes proches, le fait de ne plus travailler isole. Sortir de chez moi trois fois par semaine et me rendre régulièrement aux réunions de groupe de parole m’a permis de reprendre une vie sociale ».
Céline a repris le travail aussi « pour sortir de cette ambiance médicale ».