Quel est le rôle de l’aidant dans la prise en charge de la maladie et l’accompagnement du malade ?
Le rôle de l’aidant est essentiel auprès des patients mais il est celui que le patient souhaite. Les profils de malades sont très différents. Certains veulent gérer seuls la maladie, d’autres vont se présenter d’emblée avec un membre de leur famille et vont vouloir partager et être soutenus. Notre rôle est de respecter et de s’adapter au choix du malade. On est dans une triangulaire « patient-proche- soignant », chacun ayant un rôle différent à jouer mais dans un même but : celui de mettre en place des traitements, de les expliquer et de soutenir le patient dans son parcours médical. Pour nous soignants, il faut soutenir les proches pour qu’ils puissent eux-mêmes soutenir le malade.
En quoi le soutien des proches est-il important dans la prise en charge du cancer ?
En cancérologie, la prise en charge globale des patients implique de manière systématique un soutien des proches. Il y a le soutien médical par rapport aux symptômes et il y a le soutien affectif que l’on peut trouver auprès de ses proches. Le fait d’avoir un cancer est déstabilisant sur le plan affectif, cela fait peur. Si les proches peuvent avoir une position de partage, sans juger, sans fuir et sans s’effondrer, c’est mieux pour le patient.
La présence du proche est-elle importante à l’annonce du diagnostic ?
La relation avec un patient relève du domaine du subjectif. Chaque patient est différent. Je n’irai pas dire qu’il faut imposer un proche à l’annonce. C’est bien sûr beaucoup mieux que le patient vienne accompagné à la 1ère consultation. Il va avoir le choc de l’annonce, le soignant va tout faire pour le rassurer mais la durée de la consultation a un cadre. Une fois la porte refermée, le patient se retrouve seul face à la maladie.
Quel rôle peut avoir le proche au-delà du soutien moral ?
Lors de certaines consultations, il est important qu’un proche puisse être présent. Les diététiciennes par exemple, souhaitent que le proche, qui vit au quotidien avec le patient, soit présent lors de la consultation, car les recommandations sur l ’alimentation concernent autant le proche que le patient. Par ailleurs, le proche peut arriver à déceler des états que le malade ne voit pas ou ne signale pas, une perte de poids, une confusion dans les propos, une perte de mémoire, des douleurs. Les perceptions peuvent être très différentes entre le malade et le proche. La présence du proche peut permettre au médecin d’avoir une évaluation plus précise de la situation.
À l’institut Curie, recevez-vous les proches ?
L’unité de psycho-oncologie est là autant pour des consultations pour les malades que pour leurs proches. Dans son parcours de soins à l’Institut Curie, le patient peut être accompagné à tout moment. Avec son accord, les proches sont reçus par les oncologues. Il est autant nécessaire pour les psycho-oncologues de voir les patients que leurs proches.