Aidants

Bulletin 34 -

Une santé fragilisée

S’impliquer auprès d’un proche malade, c’est inévitablement être contraint à des choix, avec des conséquences qui ne sont pas sans risque pour la santé physique et mentale des aidants.

L’impact du rôle d’aidant sur la santé est la double conséquence de la charge que constitue l’aide, qu’elle soit physique, affective, matérielle ou psychologique et d’un report, voire d’un renoncement aux soins, l’aidant ayant souvent tendance à ne pas s’occuper de lui-même, par manque de temps, ou parce qu’il considère que ce n’est pas une priorité.

 

Des répercussions sur la santé physique mais aussi psychique…

Troubles du sommeil, douleurs musculaires, dorsales, fatigue, dépression, hypertension, aggravation des pathologies existantes, etc… sont autant de problèmes de santé auxquels les aidants peuvent être confrontés. Bien que la perception sur leur état de santé soit globalement bonne, il n’en demeure pas moins que 48 % des aidants interrogés souffrent d’une (ou plusieurs) pathologie(s) chronique(s). Les conséquences sur la santé sont toute- fois plus importantes lorsque le malade est hospitalisé à domicile. Plus fatigués et plus stressés que l’ensemble de la population, les proches de malades du cancer sont 57% à rapporter un impact quotidien sur leur sommeil. Au-delà de l’impact de l’aide sur leur santé physique, les aidants sont touchés extrêmement durement sur le plan psychologique. Comme le précise l’Observatoire Sociétal des cancers, cet impact peut avoir différents aspects (le choc de certains moments de l’accompagnement, le fait de devoir « s’oublier » quand on est aidant...) et a pour conséquence une usure psychologique, un sentiment de solitude et d’isolement ». À noter : plusieurs études menées auprès de couples confrontés au cancer témoignent de dépression aussi importante chez les conjoints que chez les patients eux-mêmes.

 

Le report et le renoncement aux soins, conséquence directe du manque de temps des aidants

Certains aidants sont parfois amenés à renoncer à une bonne hygiène de vie (dormir suffisamment, avoir une activité physique régulière, une alimentation équilibrée, avoir des contacts avec le monde extérieur…). Selon l’Observatoire Sociétal des cancers, beaucoup d’aidants renoncent aussi à un suivi médical ou tardent à consulter. L’accompagnement peut faire apparaître des problèmes de santé chez des personnes qui n’en n’avaient pas avant, et chez les aidants déjà malades, aggraver leur pathologie.