Quels peuvent être les troubles gynécologiques liés aux traitements du myélome multiple pour les patientes ?
« Les traitements associés au myélome, notamment la chimiothérapie, interfèrent sur la qualité de vie des patientes et provoquent une ménopause chimio-induite pour les plus jeunes. Ils peuvent engendrer des troubles urinaires, des douleurs pelviennes, une sécheresse vaginale, entraînant des difficultés à avoir des relations sexuelles, à pratiquer une activité physique. A la pathologie du myélome va venir s’ajouter une absence de participation à la vie sociale, ces lésions portant atteinte à l’image de la femme dans son identité féminine. Les patientes qui ont subi des autogreffes, des chimiothérapies peuvent souffrir également d’atrophies vaginales majeures. On parle de SGUM, Syndromes Génitaux-Urinaires de la Ménopause ».
Quelles solutions/traitements peuvent être proposés pour pallier ces différents symptômes ?
« Ces affections sont soignées en traitant globalement le SGUM. Nous disposons d’un panel d’outils thérapeutiques qui permet de trouver un traitement adapté à chaque patiente. Il existe des traitements médicaux, que ce soient les crèmes, les ovules, les traitements par voie orale. L’application d’acide hyaluronique, les huiles de noix de coco, d’amande douce, etc... apportent un gain pour la trophicité vaginale. Les THM (Traitements Hormonaux de la Ménopause) permettent de réduire les bouffées de chaleur et troubles du sommeil. Aux doses utilisées et avec une application sous forme de gel, ceux-ci n’augmentent pas les risques de cancer du sein (étude E3N).
Il est important de restaurer l’équilibre du microbiote vaginal, soit par la prise de probiotiques par voie orale, soit en application de crèmes ou d’ovules, qui vont réduire par 10 les infections urinaires. Le traitement local du périnée réduit les infections urinaires et les urgenturies. La rééducation du périnée améliore la vascularisation et peut être utile également.
Enfin, il existe des traitements « booster » pour améliorer la trophicité vaginale. Le laser permet d’améliorer la trophicité et la lubrification du vagin, les traitements par radiofréquence également. Les traitements par radiofréquence, la photobiomodulation agit sur la régénérescence au niveau cellulaire et donc sur l’élasticité et la trophicité du vagin.
En faisant un cocktail de toutes ces possibilités thérapeutiques, les patientes peuvent retrouver une qualité de vie, une activité sexuelle et reprendre une activité physique. Mais ces traitements ne sont pas remboursés, malgré toutes les démarches effectuées par les associations et les professionnels de santé ».
Glossaire
Atrophie vaginale : perte de souplesse, d’épaisseur et de lubrification du vagin, souvent causée par la baisse de production d’oestrogènes.
Microbiote vaginal / flore vaginale : ensemble de micro-organismes (principalement des bactéries) naturellement présents dans la cavité vaginale
Trophicité : phénomènes de l’organisme qui participent à son apport en besoins nutritionnels et favorisent la bonne santé et le développement des organes qui la composent.
Urgenturie : besoin soudain et irrépressible d’uriner.
En savoir plus
https://www.fondation-arc.org/support-information/livret-preserver-sexualite
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-vie/Sexualite-et-fertilite/Vie-intime-et-sexualite
https://www.pwme.fr/fr-fr/suivi-myelome-multiple/vivre-mieux/la-vie-intime
https://www.afsos.org/fiche-soin/la-sexualite/