Bulletin 40 -

3. Quels enseignements tirer ?

Bien évidemment, ce n’est pas le métier d’agriculteur en lui-même qui est en cause. Ce sont notamment les condi- tions d’exposition aux pesticides, manipulés au cours de tâches précisées par l’étude épidémiologique, qui génèrent un risque de myélome multiple plus important pour les agriculteurs.

La description précise des tâches incriminées doit permettre d’engager des programmes de prévention des risques professionnels particulièrement ciblés. Elle a déjà permis d’inscrire le myélome multiple au tableau des maladies professionnelles.

Avec ces résultats, le lien pesticide/ myélome s’affirme de plus en plus même s’il était déjà connu. L’utilisation de pesticides n’est pas réservée au seul domaine de l’agriculture et d’autres facteurs de risque comme les radiations ionisantes liées à des expositions accidentelles ont été mis à jour. Par ailleurs, le cadre de ces expositions dépasse largement le domaine professionnel pour être présent dans nos vies quotidiennes.

L’accroissement régulier du nombre de personnes atteintes par le myélome depuis plusieurs années (estimation de 5 000 cas par an), nous amène à penser qu’il devient important de mieux connaître la population concernée : ses conditions de vie, ses expositions professionnelles au cours des métiers exercés, ses antécédents, etc.

Simultanément aux recherches visant la découverte de nouvelles molécules ou l’association d’existantes, pour définir des protocoles de soins performants, des études axées sur la prévention doivent pouvoir trouver toute leur place. La relative rareté du myélome, la multiplicité des expositions et le peu de chercheurs engagés sur le sujet, ne doivent pas être un obstacle à avancer dans la connaissance des circonstances de l’apparition de la pathologie.

Dans le cadre de ses programmes d’aide à la recherche, l’AF3M doit pouvoir jouer un rôle non négligeable au service de ses adhérents et, au delà, de toutes les personnes concernées.

 

Pour aller plus loin

1.  Voir « La reconnaissance d’un myélome en maladie professionnelle », Bulletin AF3M n°38 Janvier 2020.

 

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2. L’association Phyto-Victimes