Congrès

Bulletin 29 -

Journée du département Hospitalo Universitaire de l’hôpital Saint-Antoine

Cette journée a été organisée à Paris le lundi 12 décembre 2016 par le département Hospitalo Universitaire d’hématologie à l’hôpital Saint-Antoine. Elle a réuni plus de 200 participants, essentiellement des professionnels de santé et des représentants de laboratoires travaillant en hématologie.

L’objectif de cette journée a été de présenter les dernières avancées en hématologie, notamment celles présentées lors du dernier congrès de la société américaine d’hématologie (ASH).

Cette journée a débuté par une intervention du professeur Agnès Buzyn, hématologue et présidente de la HAS, sur la thématique « coût efficacité en hématologie ».

Après avoir présenté le dispositif actuellement en place en France pour évaluer les nouveaux médicaments en termes de service médical rendu, elle a évoqué le contexte et les défis auxquels avaient à faire face les agences réglementaires nationales face à l’évolution des prix des médicaments.

Elle a ainsi évoqué :

  • Qu’entre 1995 et 2013, le coût des médicaments a évolué à la hausse de plus de 10% par an. À titre d’exemple, le coût d’un traitement en 2004 qui était à 50 000 $ pour cinq mois de bénéfice de survie, s’élevait en 2011 à 120 000 $ sur quatre mois de bénéfice de survie.
  • Que cette situation implique que dans de nombreux pays les négociations de prix sont « sous pression des associations de malades », eu égard au fait que, pour certains d’entre eux, l’accès à ces nouveaux médicaments est une question de survie.
  • Qu’aujourd’hui seul un petit nombre de médicaments est évalué comme apportant une Amélioration du Service Médical Rendu (ASMR) importante (de niveau 1 à 3).
  • Que la HAS avait mis en place une évaluation médico-économique, évaluation qui s’appuie sur le ratio « ICER » qui évalue le coût des traitements en euros par année de vie gagnée, mais qu’en France, et contrairement à ce qui a été mis en place en Grande- Bretagne, aucun seuil n’a été fixé en termes de remboursement.

Pour illustrer son propos, elle est revenue sur l’exemple du myélome multiple, maladie pour laquelle le coût de traitement, compte tenu des nouveaux médicaments disponibles, évoluera de 100 000 à 500 000 € par an vraisemblablement, sans tenir compte des coûts de diagnostic et de surveillance.

Elle a conclu son exposé en soulignant trois points :

  1. Les prix des médicaments sont “ déconnectés” des gains réels qu’ils procurent aux malades, ils deviennent d’une certaine façon rédhibitoires.
  2. Il est essentiel d’évaluer les médicaments en conditions de vie réelle.
  3. Ces questions doivent être traitées au niveau international. Sur ce dernier point, elle s’est félicitée que cette question ait été abordée lors du dernier G7.