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Bulletin 28 -

Le profil cytogénétique

La cytogénétique a pour objet l’étude de la structure et du fonctionnement normal et pathologique des chromosomes. Ceux-ci correspondent à une forme compactée des brins d’ADN (acide désoxyribonucléique) qui portent les gènes.

Les cellules humaines possèdent 46 chromosomes, soit 23 paires constituées d’un chromosome d’origine paternelle et d’un autre d’origine maternelle, ce qui explique que chaque individu possède deux copies de chaque gène. On connaît presque entièrement l’identité et la séquence en ADN des gènes humains (environ 25 000). Les gènes occupent environ 2 % de l’ADN total sur lequel ils se succèdent comme le feraient plusieurs trains sur un même rail. Les protéines qui sont produites (on dit « codées ») à partir de ces gènes contrôlent le rôle de la cellule dans l’organisme et les caractéristiques génétiques d’un individu, les caractères physiques ou des maladies héréditaires. L’ADN est donc identique dans chaque cellule, quelle que soit la partie du corps où il se trouve et il reste le même toute la vie.

 

Cellule tumorale

À l’origine d’une tumeur se trouve toujours une cellule qui a subi une (ou des) « transformation(s) génétique(s) », qui peuvent être :

  • la modification de la séquence ADN d’un (ou plusieurs) gène(s) ;
  • la cassure d’un chromosome à une extrémité impliquant une perte de gènes. La partie détachée peut fusionner avec un autre chromosome (translo- cation) et constituer un nouveau gène qui provoque la transformation en cellule cancéreuse ;
  • la présence de chromosome(s) surnuméraire(s), telle une trisomie, avec un chromosome présent non plus en deux mais en trois exemplaires.

Par des voies souvent différentes, ces évènements provoquent une prolifération incontrôlée de la cellule.

 

Analyse cytogénétique du myélome

Le myélome est dû à la prolifération anormale d’un plasmocyte, type de globule blanc dans la moelle osseuse qui produit les protéines particulières que sont les anticorps (ou immunoglobulines). Des anomalies chromosomiques ont été recherchées dans les plasmocytes tumoraux présents parmi les cellules ponctionnées dans la moelle de différents patients. Une technique, dite FISH (Hybridation In Situ en Fluorescence) consiste à fixer ces cellules sur des lames de microscope et à les examiner grâce à des « sondes » fluorescentes déposées en solution sur la lame. Chaque sonde, à la façon d’une pointe de flèche munie d’une ventouse, est conçue pour reconnaître une séquence génomique unique qui constitue sa cible. Grâce à des fluorescences de différentes couleurs, plusieurs séquences peuvent être examinées simultanément au microscope à fluorescence.

 
Profils cytogénétiques

Au moins sept anomalies chromosomiques sont associées au pronostic du myélome. L’une ou l’autre, parfois plusieurs, de ces anomalies peuvent être présentes dans les plasmocytes d’un patient et définissent leur profil cytogénétique. Ce profil n’est pas héréditaire puisqu’il ne touche que la tumeur présente dans l’individu. Puisque l’on sait désormais que l’évolution du myélome est différente selon les profils, la détermination de ceux-ci est un critère important pour évaluer le niveau de gravité du pronostic.