Activité physique et nutrition

Bulletin 37 -

APA : des bénéfices au quotidien

La pratique d’une activité physique régulière est le seul traitement validé pour lutter contre la fatigue en oncologie pourtant reconnue comme l’un des principaux symptômes chez les patients. Entretien avec le Dr Cécile Sonntag, Hématologue au CHU de Strasbourg.

Diminuer les effets secondaires des traitements

La pratique d’une activité physique adaptée aide à réduire la fatigue, les troubles digestifs et à mieux supporter les traitements. Les patients qui ont eu des atteintes vertébrales ont moins de douleurs avec l’APA, qui va permettre de renforcer les muscles para- vertébraux et donc, aider le patient à se redresser.

 

Les douleurs, la perte d’autonomie ne sont pas irréversibles

Depuis que nous avons instauré des programmes d’APA, nous avons constaté une diminution de  la prescription de morphiniques chez les patients atteints de myélome. Une fois que l’on a pris en charge la douleur, on peut recommander la pratique d’une activité physique adaptée et encadrée, particulièrement lorsque les patients sont en arrêt de traitement ou en traitement d’entretien. C’est un moment charnière, où se développe souvent un syndrome dépressif liée à l’angoisse de la rechute. En proposant une activité physique douce et progressive, on observe que les patients vont cliniquement mieux, ils retrouvent de la masse musculaire et reprennent confiance en eux. Nous pouvons alors arrêter les anti-dépresseurs.

 

Qu’y-a-t-il de meilleur pour booster l’immunité et aider le patient à se défendre ?

C’est l’activité physique, c’est prouvé par de nombreuses études. Les sportifs de haut niveau tombent moins malades, l’activité physique stimule la bonne immunité !

 

Bouger au quotidien

Il faut trouver une activité qui permette de bouger tous les jours, il ne faut pas être en mode « chips-canapé ». Cela peut être simplement de faire un tour dans son jardin, aller chercher le journal à pied, ou encore promener son chien. Les malades vont ainsi éviter de se "désautonomiser". Nous leur conseillons de la régularité dans la pratique de l’activité physique mais aussi de la persévérance. L’objectif est de les encourager à pratiquer l’activité physique qui leur convient. Il y a par ailleurs beaucoup d’outils pour accompagner les malades, les podomètres, les montres connectées, ... Ces outils apportent une notion de mesurable et permettent à certains patients d’optimiser leurs efforts.

 

Retrouver du plaisir & prendre soin de soi

Le but est de retrouver un plaisir dans l’activité physique et de ne pas être exclu, on arrive à motiver des patients qui n’avaient jamais pratiqué d’activité physique avant que soit diagnostiqué le myélome. Ils ont le sentiment de reprendre les rênes de leur vie et de leurs corps. L’activité physique permet aussi de changer la perception de l’entourage et des collègues de travail, qui voient souvent le patient comme quelqu’un de « diminué ». Faire du sport, c’est le meilleur moyen pour que les patients reprennent confiance en eux, qu’ils aient le sentiment qu’ils font des progrès par eux-mêmes

À lire aussi

Mieux-être

Bulletin 50 -

Les groupes de parole, un moyen de maintenir un lien social

Psychologie

Bulletin 50 -

Impacts psychosociaux de la maladie

123456789101112131415161718192021