Quels sont les bénéfices de l’APA dans le cancer ?
Il y a 3 niveaux de bénéfices. Un nombre important d’essais scientifiques montre que l’activité physique permet de diminuer le risque de développer un cancer de 30 à 40% suivant les types de cancer, et de réduire le risque de rechute de 50%. Dans le champ de la maladie, on parle plutôt d’activité physique thérapeutique, elle permet de maintenir ou d’améliorer les capacités fonctionnelles des patients pour permettre au traitement d’être le plus efficace possible. Il y a un lien entre la perte de capacité physique des patients et les complications liées au traitement, que ce soient des chimiothérapies, des chirurgies ou des radiothérapies. Plus le patient est déconditionné, plus le patient est dégradé physiquement, moins les médicaments peuvent être délivrés, ou en tous cas cela altère la prise médicamenteuse. L’APA permet aussi de limiter le développement des effets indésirables des traitements : douleurs articulaires, fatigue, syndromes neuropathiques, pertes de mobilité.
Peut-elle contribuer à lutter contre la fatigue ? L’anxiété ? Les douleurs ?
D’une manière générale, la pratique d’une activité physique va clairement jouer un rôle sur la diminution de la fatigue, en particulier, liée au traitement de chimiothérapie. On peut observer 20% de diminution de la fatigue pendant la phase de traitement et 30% après cette phase. Sur l’anxiété, cela n’est pas significatif, mais il est estimé que le bénéfice est induit. L’APA permet également de diminuer les douleurs articulaires et les douleurs liées aux traitements. L’activité physique va canaliser toutes les hormones secrétées par le stress (décharge d’adrénaline, cortisol) et par conséquent le faire diminuer, voire le faire disparaître. À souligner que le niveau de la dépense physique est corrélé à la capacité de faire diminuer le stress ou pas. Il faut une mise en mouvement qui soit dynamique, un peu longue pour provoquer une transformation métabolique. Par ailleurs, quelques études ont montré une diminution des symptômes dépressifs et une amélioration de l’estime de soi.
Quelles activités physiques pratiquer ?
Cela dépend du moment de la prise en charge du patient et de son état général. À l’hôpital, le patient peut bénéficier d’une prise en charge par des intervenants qui vont adapter les exercices en fonction de ses besoins et de ses altérations. S’il n’y a pas d’intervenant, il peut pratiquer du vélo, du tapis de marche, une activité qui va mettre le corps en mouvement de manière sécurisée. Quand le patient est sorti de l’hôpital, s’il veut être autonome, il peut pratiquer une activité physique qui soit relativement simple, telle la marche ou la natation, ce sont des pratiques qui n’altèrent pas le schéma corporel. Il faut privilégier des pratiques qui soient faisables, en autonomie, qui ne soient pas traumatisantes pour le corps et s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indications particulières à pratiquer un type d’activité physique. Pour des malades qui ont besoin d’être encadrés, d’être rassurés par une prise en charge, ils peuvent se tourner vers les programmes de la CAMI.
Pour aller plus loin
La CAMI est présente dans une trentaine de départements, 110 centres en France proposent des programmes d’activité physique thérapeutique.
En savoir plus : https://sportetcancer.com/