Fatigue, douleurs, anxiété

Bulletin 42 -

Des huiles essentielles pour soulager

L’aromathérapie fait progressivement son entrée à l’hôpital, notamment en cancérologie et prouve son efficacité pour lutter contre certains effets secondaires des chimiothérapies. Basée sur l’extraction et la concentration des composés des plantes médicinales et aromatiques, l’aromathérapie, n’est pas une médecine « douce », elle se sert des molécules actives naturellement présentes dans les plantes pour atténuer la douleur, le stress, les neuropathies ou encore les troubles digestifs.

L’aromathérapie présente dans 52 unités de soins hospitaliers est utilisée depuis une douzaine d’années en France. Anti-inflammatoires, antalgiques, circulatoires, stimulantes ou apaisantes, les huiles essentielles ont de multiples vertus. Entretien avec Catherine Maranzana, infirmière dans le service d’onco-hématologie des Hôpitaux Civils de Colmar, coordinatrice aromathérapie, diplômée d’aromathérapie clinique.

 

Qu’est-ce que l’aromathérapie ?

L’aromathérapie est une thérapie complémentaire. Elle vise à utiliser des huiles essentielles (HE) : des concentrés de principes actifs de certaines parties de plantes. Obtenues par distillation, elles ont des propriétés scientifique- ment avérées. En usage thérapeutique, elles présentent une possibilité de prise en charge complémentaire à l’allopathie. Dans un second temps elles pourraient présenter un bénéfice alternatif à une limite ou en l’absence de solution de prise en charge. Les huiles essentielles contiennent plusieurs dizaines de molécules chimiques différentes. Certaines vont agir sur le système nerveux central, d’autres vont être anti-inflammatoires. Elles sont utilisées par inhalation, par diffusion, ou en application cutanée.

 

Quels sont ses usages dans la prise en charge du myélome ? Quels sont ses bienfaits sur le myélome ?

Les huiles essentielles agissent sur les troubles psycho-émotionnels, tels que les angoisses, le stress, les troubles du sommeil. Elles vont favoriser une détente, vont être apaisantes sur le système nerveux central, comme la lavande, la camomille noble, l’orange douce, l’Ylang-Ylang.

Certaines peuvent soulager les nausées, les vomissements, comme la menthe poivrée, le citron, le gingembre. Les huiles essentielles peuvent avoir un effet sur les diarrhées infectieuses mais pas sur les diarrhées chimio-induites. Elles agissent aussi sur les mucites et peuvent atténuer les douleurs articulaires, musculaires, tendineuses.

Les huiles essentielles peuvent soulager également les neuropathies, elles sont alors adaptées au malade et appliquées en massage. Elles vont aboutir à diminuer l’intensité de la douleur, en l’endormant au niveau des terminaisons nerveuses. Elles sont plutôt utilisées en coanalgésie à l’appui des thérapeutiques médicamenteuses classiques. Certaines peuvent vraiment stimuler l’organisme, mais les malades seraient tentés de les utiliser tous les jours, or, elles ont une action sur les glandes surrénales et elles peuvent sur le long terme, épuiser l’organisme. Soulager la fatigue est plus difficile avec les huiles essentielles, il faut parfois accepter de se reposer.

 

Quelles sont les précautions à prendre ? Il y a-t-il des interactions médicamenteuses ?

L’aromathérapie n’est pas une médecine douce, en termes de toxicité, elle est plus proche de l’allopathie que de l’homéopathie. L’usage de l’aromathérapie répond à des règles d’utilisation, il faut se renseigner auprès du pharmacien. Les malades du myélome sont souvent polymédiqués, il peut y avoir des interactions. Il faut également être vigilant sur la qualité des huiles essentielles, il faut qu’un numéro de lot soit précisé sur l’emballage. Il est extrêmement important d’agir en totale transparence avec le médecin qui suit le malade.

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