Fatigue, douleurs, anxiété

Bulletin 30 -

Des soins de support pour réduire la fatigue

Le dépistage systématique de la fatigue, même en l’absence de plainte, est recommandé. Pratiquer une activité physique adaptée, prévenir la dénutrition, dépister et prendre en charge les troubles psychologiques permettent de prévenir la fatigue. Avoir recours à la relaxation tel que le yoga peut aussi réduire la fatigue.

Florence Barruel

Psychologue, GHI de Montfermeil

ENVISAGER UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE

Consommer son énergie avec conscience et modération L’abattement est parfois lié à la difficulté d’accepter la maladie, à la part trauma- tique de l’annonce ou du vécu des traitements. Soigner ces deux dimensions va permettre de diminuer une partie de la fatigue. Plus le malade est fatigué, plus il doit avoir une consommation raisonnée de son énergie. Avant même de reconnaître qu’on est fatigué physiquement, la difficulté est d’admettre qu’il y a un certain nombre de choses que l’on ne peut plus faire, enlever par les contraintes organisationnelles liées au traitement et par la fatigue engendrée. Face à cette réalité, un certain nombre de personnes peuvent générer une forme d’hyperactivité défensive qui amenuise leurs ressources. C’est une façon aussi de répondre à des injonctions sociales qui disent qu’il faut garder le moral et qu’il faut rester actif face à la maladie. Toutes ces représentations sont fortement ancrées et suscitent des comportements qui éloignent les personnes malades de leur capacité à se fier à leur ressenti et s’avèrent plutôt délétères, les poussant à une surconsommation d’énergie dont ils n’ont pas les moyens.

 

Savoir définir ses limites

Le soutien psychologique peut aider le patient à avoir une attitude adaptée à ses capacités, basée sur ses perceptions, et, par conséquent, à faire en sorte de mieux se connaître, de façon à ne pas agir seulement en fonction de sa réactivité. C’est l’aider à fonctionner différemment pendant un certain temps, à s’adapter, sans pour autant se dévaloriser. L’objectif est de déterminer avec lui ses difficultés et surtout les ressources qu’il peut avoir pour y faire face. Le malade doit être observateur pour ressentir et déterminer son niveau d’énergie ainsi que ses capacités. L’enjeu est qu’il en tienne compte, quitte à modifier ses activités, dans la façon de les déployer en termes d’intensité, de rythme ou de durée par exemple. Au final, il s’agit pour mieux gérer sa fatigue, de mieux accepter sa maladie et de découvrir des modalités d’expression et de vie adaptées à la situation.

 

Pratiquer une activité physique adaptée

Des études ont démontré que la pratique d’une activité physique soutenue et régulière est un excellent facteur de prévention de l’apparition de certains cancers. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle réduit le risque de récidive de 50% en moyenne et qu’elle permet de diminuer les effets secondaires des traitements tant sur le plan physique que psychologique :

  • en réduisant de 36 % en moyenne la fatigue induite par les traitements en cancérologie quels que soient le moment de la prise en charge et le stade de la maladie ;
  • en maintenant la condition physique et la masse musculaire ;
  • en favorisant le sommeil et en luttant contre l’anxiété et la dépression.

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