Fatigue, douleurs, anxiété

Bulletin 30 -

Fatigue et douleur : des solutions existent

Entretien avec le Dr Philippe Poulain, anesthésiste et médecin de la douleur, Polyclinique de l’Ormeau, Tarbes. Trésorier de l’AFSOS.

D’où vient la douleur ?

La douleur dans le myélome multiple est provoquée par une prolifération des cellules malignes de la moelle osseuse et notamment par les plasmocytes qui envahissent cette zone, très riche en terminaisons nerveuses. La multiplication des cellules malignes entraîne soit des lésions au niveau des nerfs qui l’entourent et qui les compriment, soit une inflammation. Les nerfs, sensibles à l’inflammation, provoquent une douleur classique.

Au fur et à mesure que la maladie évolue, les destructions osseuses vont être plus importantes, des effondrements osseux, des fractures spontanées peuvent se produire. Cela entraîne des tassements qui, au niveau des vertèbres par exemple, provoquent des douleurs. Cela peut engendrer également des fractures au niveau des vertèbres, voire au niveau des os longs. Ceci provoque alors des sensations anormales au niveau de la transmission du message de la sensibilité générale par la moelle épinière (douleur neuropathique).

Quand le malade doit-il signaler sa douleur ?

La douleur est un signal d’alarme. Le malade doit informer son médecin de ses douleurs dès qu’elles apparaissent car elles peuvent fortement dégrader sa qualité de vie. Elle doit être prise en charge rapidement, dès le début. Il faut agir vite pour faire en sorte que le malade conserve sa mobilité le plus longtemps possible. Il ne faut pas se fier à l’importance de la douleur pour juger de l’évolution de la maladie. Ce n’est pas parce que la maladie est très évolutive qu’elle provoque beaucoup de douleurs, les douleurs peuvent être consécutives aux séquelles de la maladie ou des traitements.

Parfois les douleurs sont importantes alors que les lésions sont petites. Le malade est toujours le 1 er témoin de l’intensité de sa douleur. Il est impor- tant de laisser le patient décrire ses douleurs, cela va orienter notre diagnostic médical et nous permettre d’évaluer les mécanismes de la douleur (douleur classique ou neuropathique), de vérifier s’il y a des lésions ou bien si c’est l’inflammation qui entraîne cette douleur.

Que peuvent apporter les soins de support dans la prise en charge de la douleur ?

Les soins de support peuvent apporter beaucoup dans la prise en charge de la douleur. La prévention des hypercalcémies par exemple peut permettre d’éviter les épisodes douloureux. Tous les traitements qui vont gérer les effets indésirables des traitements sont des soins de support indispensables.

La kinésithérapie ou encore l’acupuncture peuvent soulager certaines douleurs. Cette dernière peut calmer les douleurs mais pas toutes, elle peut être utile en complément de la prise d’antalgiques. Elle permet surtout de lutter contre certains effets secondaires comme les nausées par exemple.

Il est primordial de pratiquer une activité physique mais quand le malade peut le faire ! D’où l’importance de soulager au maximum la douleur pour permettre au malade d’avoir une activité physique. Il est fondamental de demander conseil à son oncologue, avant de pratiquer une activité physique.

L’important est d’impliquer les malades dans la prise en charge de leur maladie. Il faut leur proposer les soins de support qui soient les plus adaptés à leurs besoins.

 

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