Fatigue, douleurs, anxiété

Bulletin 47 -

La fatigue, un symptôme fréquent dans le myélome multiple

Entretien avec le Dr Karim Belhadj, hématologue, hôpital Henri Mondor à Créteil

D’où vient la fatigue ?
Quelles en sont les causes et les conséquences ? Il faut distinguer deux types de fatigue, qui peuvent être combinées : l’asthénie et la fatigabilité.

L’asthénie est une sorte de langueur qui fait que le malade ne se sent pas le courage d’avoir une activité physique, professionnelle ou domestique. La fatigabilité se concrétise lorsque le malade commence une activité et a du mal à la terminer car il s’épuise vite. Il y a plusieurs causes. La première est liée à la maladie, qui peut être  accompagnée d’une anémie, un des signes cliniques de la maladie. Cette asthénie peut se révéler avant que la maladie soit diagnostiquée ou en début de traitement, elle est vraiment le corolaire de la maladie tumorale.

La deuxième est liée au « coup de massue » que reçoit le malade à l’annonce de la maladie, on  l’appelle le syndrome dépressif réactionnel, il entraîne une asthénie, le patient est déprimé et n’a plus le goût à faire des choses. Enfin, la fatigue peut être  provoquée par les traitements reçus, un certain nombre de médicaments prescrits dans le myélome multiple entraînent une asthénie ou une fatigabilité, voire les deux. Par exemple le Velcade provoque une fatigue dès le lendemain de son administration. La lénalidomide (Revlimid) induit une fatigue, qui peut être chronique.


Comment la traiter ? La soulager ?

Ce qui soulage la fatigue liée à la maladie c’est d’abord un traitement efficace, il diminue l’expression clinique de la maladie. Les traitements de la maladie osseuse sont cruciaux, car la douleur provoque des troubles du sommeil et engendre de la fatigue. En cas d’anémie, il faut la traiter, voire éventuellement transfuser le patient. Les traitements actuels sont globalement suffisamment efficaces pour que le malade retrouve seul un taux d’hémoglobine satisfaisant.

Il faut aussi prendre en compte la fatigue psychique du malade. Il ne faut pas hésiter à avoir recours au psychologue ou au psychiatre. Il pourra éventuellement  prescrire des anti-dépresseurs qui aident beaucoup à réduire la fatigue et améliorer la qualité de vie du malade. Enfin, la maladie ne doit pas empêcher le  patient d’avoir une vie sociale, voire professionnelle et ainsi lui permettre de ne pas penser à la maladie et de rester actif.

Par ailleurs, l’Activité Physique Adaptée  (APA) a démontré  dans de nombreuses études qu’elle avait des bénéfices sur la survie des malades, elle est indispensable et praticable à tous les âges. Le fait  de pratiquer une activité physique permet de mieux dormir et donc de diminuer la fatigue.

Les causes de la fatigue sont multiples, Il ne faut pas hésiter à la  signaler à son médecin afin d’en trouver l’origine et de bien la prendre en charge. Si le patient a une meilleure qualité de vie, il tolèrera mieux les traitements.

 

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