Zoom sur

Bulletin 32 -

La résilience

La résilience, notion conceptualisée pour les enfants traumatisés, peut aussi s’appliquer à des adultes atteints d’une maladie grave comme le myélome multiple.

Qu’est-ce que la résilience ?


En physique, la résilience est l’aptitude d’un corps à résister aux pressions puis à reprendre sa structure initiale. En psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité. Boris Cyrulnik écrit dans son livre « Un merveilleux malheur » : « La résilience, c’est plus que résister, c’est  aussi apprendre à vivre. […] Puis, le fait de se dire « et maintenant, que vais-je faire avec ma blessure ? » invite à découvrir la partie saine de soi et à partir en  quête de la moindre main tendue ». Ainsi, pour être résilient, nous utilisons nos propres ressources mais aussi celles de notre environnement notamment par  l’apport de ceux que l’on nomme les tuteurs de la résilience.

 

La résilience et la maladie

Pour notre MOOC « Comprendre et vivre avec le Myélome », Pauline ROCHE, psychologue partenaire du réseau OSMOSE, nous précise : « Face à la maladie, il est important de ne pas rester seul. Etre entouré, par ses  proches, par d’autres malades, par des professionnels de confiance, est une  des ressources les plus  importantes. Porter un regard bienveillant sur soi est également une des clés pour ne pas sombrer dans la culpabilité. S’écouter, se faire plaisir, s’adonner à des  activités qui permettent de s’évader et parfois de mettre des mots sur ce qui se passe. Se fixer des objectifs permet de se sentir acteur, d’avoir le sentiment d’être influent sur une situation qui nous dépasse. Cela permet aussi d’envisager l‘après-crise. » Après les traitements, après la maladie, il faut accepter que cette  épreuve ait fait partie de notre vie. Tourner la page, vivre avec car on ne peut pas oublier.
Faire des projets, à plus ou moins long terme, aide à envisager plus concrètement le futur. Le retour au travail, les examens de contrôle peuvent être des éléments stressants qu’il faut dépasser pour avancer. Il faut prendre soin de soi, physiquement, psychologiquement, avoir une bonne hygiène de vie, continuer  ou reprendre des activités plaisantes. Il ne faut pas s’isoler et demander l’aide d’un professionnel si nécessaire.

 

Ce qu’en ont dit les participants au MOOC

« C’est tout ce que nous vivons qui fait notre histoire et nous enrichit. Chaque jour nous faisons un pas et nous subissons ce sur quoi nous n’avons pas prise.
C’est notre prise de conscience de ce pouvoir d’agir sur nous-mêmes que les épreuves nous apprennent et nous grandissent. Chacun à son rythme, selonson vécu et sa capacité à rebondir ».


« Je suis profondément optimiste. Je devrais accepter les moments de doute face à la maladie pour m’appuyer ensuite sur les moments de confiance ».

« Je ne suis pas un combattant. Le myélome est une partie de moi. Je ne me combats pas moi-même. Je préfère me dire que je cherche à évoluer positivement et mener mon chemin le plus loin possible ».

« J’utilise aussi beaucoup des ancrages que je me suis construit sur des moments particuliers de mon passé. Particulièrement des bons moments ou des grandes émotions de bonheur. Je fais appel à ces ancrages dans les phases de douleur et de doute ».

« Pour moi, le plus grand acte de résilience est de se tourner, quand cela est possible bien sûr, vers les autres : son ou sa conjointe, ses enfants, sa famille, ses  amis, bien sûr, mais aussi ceux qui vous entourent, et particulièrement ceux qui ont besoin d’aide. C’est en donnant que l’on reçoit ».

« Ce sont les autres qui me sauvent ».