Quelles sont les conséquences de la maladie et des traitements sur la condition physique du malade ? Sur sa qualité de vie ?
Pendant les traitements, des mécanismes systématiques vont se déclencher : perte de masse musculaire liée à la perte de mobilité, troubles respiratoires et fatigabilité, entraînant un déconditionnement physique qui peut participer à l’apparition d’un cycle de sédentarité. Quand un patient perd de la masse musculaire, il se fragilise sur les zones tendineuses, articulaires, voire osseuses. La perte de mobilité est due au parcours de soins, les personnes hospitalisées sont en position immobile la majeure partie du temps et en bougeant moins, elles perdent du muscle. Les troubles respiratoires sont dus à la maladie, les patients vont être moins résistants à l’effort et se plaindre d’essoufflements. À ces mécanismes, s’ajoutent chez certains patients, la perte d’équilibre, la perte de proprioception (le rapport que l’on a avec son environnement, ses appuis et son corps dans l’espace), mais aussi l’altération des fonctions cognitives (la mémoire, les difficultés de concentration, etc.). À souligner qu’au-delà du déconditionnement physique, il y a un déconditionnement psychologique et social.
Quels sont les bénéfices de l’activité physique adaptée ?
Le but de l’APA est d’apporter une stabilité dans ce parcours de vie en dents de scie et sur du long terme. Nous proposons aux patients des exercices de mobilisation qui vont atténuer la fonte de masse musculaire et leur éviter de se fragiliser davantage. Les exercices d’APA vont améliorer leur capacité respiratoire avec un travail qui se fait sur l’intensité des exercices, sur les répétitions mais aussi sur le temps de récupération. Plus un patient se mobilise, plus il sera à même de réaliser des mouvements plus longs dans la journée. Plus il prend l’habitude d’avoir une activité aussi petite soit-elle, moins il va être fatigué car il aura acquis une résistance à l’effort. L’APA est une façon de se désaxer de son parcours de soins, elle donne l’occasion de parler d’autre chose que de la maladie, mais aussi de rencontrer d’autres personnes, c’est une manière de ne pas s’isoler de la société.
Comment pratiquer une activité physique adaptée efficace ? Quelles activités physiques privilégier ?
Tout d’abord, il faut que l’activité soit contrôlée par le patient ou par un professionnel APA. Le patient va gérer ses mouvements comme il l’entend, en fonction de sa mobilité et de son parcours de soins. À noter que l’activité doit constamment s’adapter à l’état de santé du patient, de ses capacités, en termes de motricité et d’intensité. L’idéal est une activité qui va solliciter une mobilité douce, avec peu de mouvements amples et une intensité modérée.
Enfin, il est important de trouver une activité que le patient aime, de manière à obtenir une régularité. Toute activité physique est bonne à prendre. Le fait de se voir progresser, de pouvoir solliciter son corps comme avant ou comme il ne l’avait jamais sollicité fait du bien au malade.