Comme les immunoglobulines entières (IgG, IgA…), les Chaînes Légères Libres (CLL) sont produites par les plasmocytes et sont sécrétées dans le sang. Il en existe deux types : kappa (K) et lambda (À).
Les CLL polyclonales sont fabriquées par les plasmocytes sains et sont qualifiées de « non-impliquées dans la maladie ». Les CLL monoclonales sont fabriquées par les plasmocytes tumoraux et sont qualifiées comme étant « impliquées dans la maladie ».
Quand un médecin prescrit un dosage de CLL, un tube de sang est prélevé au patient pour mesurer deux concentrations : celle des chaines K libres et celle des chaines À libres. Chez un sujet sain, les deux CLL sont polyclonales. De ce fait, leur concentration respective est normale, c’est- à-dire comprise dans l’intervalle des valeurs normales.
Chez un sujet atteint de myélome, l’une des CLL (soit K, soit À) est monoclonale avec une concentration supérieure à la normale alors que l’autre est polyclonale avec une concentration normale.
Exemple d’un myélome dont la tumeur sécrète des IgG-K et des CLL K monoclonales
Exemple de l’évaluation d’un traitement dans un myélome avec une CLL K monoclonale (impliquée)
À l’étape du diagnostic, le médecin utilise les valeurs de concentrations des CLL pour calculer des ratios.
Le ratio K/À l’informe sur la présence d’une CLL monoclonale (donc d’une tumeur) lorsqu’il est anormal, autre- ment dit soit supérieur soit inférieur à la fourchette normale 0,26 – 1,65. Le raisonnement est fait avec l’intervalle 0,37 – 3,1 si le patient est en insuffisance rénale.
Le ratio CLL impliquée / CLL non- impliquée permet quant à lui d’affirmer le diagnostic d’un myélome qu’il faut traiter dès lors qu’il est supérieur ou égal à 100, concomitamment à la présence d’au moins 10% de plasmocytes tumoraux dans la moelle osseuse.
À l’étape du traitement, le médecin peut évaluer la réponse hématologique (effcacité du traitement administré) avec les CLL choisies comme marqueur dès lors que le pic à l’électrophorèse est inférieur à 10 g/l. Cette évaluation se fait à l’aide du calcul de la dCLL, c’est-à-dire la différence entre la concentration de la CLL impliquée et celle de la CLL non-impliquée.
Cette soustraction est faite au diagnostic et refaite à la fin du traitement. La variation entre les deux résultats de dCLL traduit la profondeur de la réponse : réponse partielle si la diminution est supérieure à 50%, très bonne réponse partielle si elle est supérieure à 90%. La réponse complète stricte est définie quant à elle par un ratio K/À devenu normal à la fin du traitement (accompagné d’une électrophorèse et d’une immunofixation négatives).
Bénéficiant d’indications précises avec des interprétations cadrées, le dosage des CLL dans le sang peut se substituer à la recherche des protéines de Bence Jones urinaires dans la prise en charge des myélomes.