La santé sexuelle, une partie intégrante de l’état de santé globale
Le référentiel «Préservation de la sexualité» de l’INCa (Institut National du Cancer) de 2021, précise que «la santé sexuelle est une composante à part entière de l’état de santé, au même titre que l’état de santé physique et mental». La vie sexuelle et la vie intime et la santé sexuelle sont des données probantes de santé globale et de bien-être global. Un malade qui n’est pas bien dans sa santé sexuelle, ne sera pas bien dans sa santé globale, dans sa santé physique, comportementale, dans son hygiène de vie et dans sa santé sociale. On ne peut pas isoler la santé sexuelle des autres santés. La prise en charge de la santé sexuelle (versant biologique) et de son corolaire, la vie intime (versant psychosocial) au titre de soin de support, est une obligation pour les professionnels de santé et un droit pour tous les patients.
De nombreux impacts du myélome et de ses traitements sur les relations intimes
Les malades peuvent être atteints de dysfonction érectile, de troubles de l’éjaculation, de dyspareunie (douleurs pendant et après les rapports sexuels), de troubles du désir et/ou de sécheresse vaginale chez les femmes. L’âge augmente les risques de dysfonctions sexuelles. Les traitements médicamenteux peuvent être délétères sur la réponse biologique sexuelle liée à des troubles (sexuels ou non) du type baisse du désir, anxiété, dépression, insomnies, fatigue, etc. Ces troubles fonctionnels vont impacter la santé globale du malade et donc sa santé sexuelle. Ils peuvent entraîner une conduite d’évitement des rapports sexuels, une baisse voire une absence d’intimité avec le partenaire, mais aussi une perte de l’estime de soi et une baisse de confiance en son partenaire.Tous les troubles sont interdépendants et en interaction et… souvent évitables ou accessibles à un traitement.
Des traitements pour retrouver une vie sexuelle et intime
Les patients doivent évoquer leurs problèmes liés à leur vie intime avec un professionnel de santé. En général, les problèmes sont assez simples à résoudre, les patients ont besoin d’être rassurés et informés. Les troubles de l’insuffisance érectile se soignent avec les inhibiteurs de la PDE5 (Viagra, Cialis, … ), qui n’ont pas de contre-indication à la prescription (ils protègent même le système vasculaire). Si insuffisants, il existe des traitements locaux. Pour les dyspareunies, la sécheresse vaginale, il existe aussi des traitements efficaces (cf l'article sur les troubles gynécologiques). Il existe également des traitements pour les troubles du désir.
Retrouver une vie intime et sexuelle par la communication
Il faut avant tout dialoguer, entre patient et professionnel de santé mais aussi entre patient et partenaire. Il n’y a pas, sauf rares exceptions, de contre-indications à pratiquer une activité sexuelle et la sexualité des personnes âgées n’est pas à la retraite! Dans ce but, il faut conserver une vie saine, c’est-à-dire une «hygiène du plaisir» : bien dormir, bien manger, ne pas fumer, pratiquer une activité physique, cognitive, sociale... Le patient peut et doit devenir acteur de sa santé sexuelle. Les «bonnes» relations sexuelles se traduisent par le fait de faire plaisir et se faire plaisir, non pas par la performance mais par des gestes affectifs notamment. Le couple doit être à l’écoute des désirs de l’un et de l’autre, se remettre dans la séduction et «redevenir amoureux !»
La chimiothérapie entraîne une infertilité, il est possible d’autoconserver ses gamètes
Si le malade a un projet de conception, il est obligatoire de lui proposer un bilan de fertilité, chez l’homme, il s’agit d’une conservation du sperme, chez la femme, il faut se rendre dans un centre de bilan de fertilité agréé type CECOS.
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