La majorité des malades estime que la fatigue affecte leur vie quotidienne autant, voire plus, que la douleur. Comprendre les mécanismes de la douleur et de la fatigue peut aider les malades à mieux appréhender ces symptômes et à en parler plus facilement à leur médecin.
La douleur est difficile à définir car le ressenti est différent pour chacun. Elle agit à la fois sur le physique et sur le moral. Dans 70 % des cas, elle est provoquée par la maladie elle-même et dans 20 % des cas, elle est liée aux traitements contre le cancer. Prévenir et traiter la douleur sont des priorités, tout au long de la maladie et ce, quelles que soient sa cause et son intensité. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, les spécialistes considèrent que près de 90 % des douleurs peuvent être soulagées. Dialoguer avec l’équipe soignante est essentiel pour permettre une évaluation précise et donc un traite- ment adapté. Même si elle est subjective, la douleur reste évaluable. Il faut apprendre à décrire et à doser sa douleur. Ce n’est pas toujours facile, mais les professionnels de santé sont aussi là pour aider les patients. Il existe aussi des équipes pluridisciplinaires spécialisées dans la gestion de la douleur pour aider à l’évaluation et à la prise en charge de la douleur (consultation ou unité antidouleur).
La fatigue, encore appelée asthénie, est un symptôme très fréquent dans le cancer. Elle peut être due à la maladie elle-même, aux traitements et à leurs effets secondaires. Elle peut être provoquée par la douleur ou encore le stress. Elle affecte aussi bien le physique que le psychique. Elle est différente selon les étapes de la maladie et elle ne touche pas tout le monde de la même façon. Elle s’atténue avec l’éloignement des traitements mais, dans certains cas, peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Cet affaiblissement de l’organisme peut être gênant pour les actes du quotidien. Pour autant, il n’est pas normal et doit être pris en charge tout comme la douleur. Il est possible de soulager cette fatigue. Il est important avant tout d’en parler à l’équipe soignante pour identifier ses causes et déterminer le traitement et les soins de supports adéquats qui permettront de l’atténuer. Des échelles graduées et des questionnaires existent pour évaluer et caractériser cette fatigue. Cela permettra de mettre en place une prise en charge adaptée.
Définitions
LA DOULEUR NOCICEPTIVE
Causée par une lésion d’une partie du corps, tel qu’un muscle ou un os. Lorsqu’une partie du corps est endommagée, des capteurs de la douleur (nocicepteurs) envoient des messages de douleur au cerveau le long des nerfs périphériques et de la moelle épinière. La douleur est ressentie comme constante, localisée et souvent comme persistante ou pulsatile.
LA DOULEUR NEUROPATHIQUE
Provoquée par une lésion ou une atteinte des nerfs. Tout événement susceptible d’entraîner une blessure peut éventuellement léser des nerfs en même temps. Elle est souvent ressentie comme une sensation de brûlure, un coup de poignard ou une décharge électrique.
L’ASTHENIE SELON L’AFSOS (Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support).
Sensation subjective de fatigue anormale généralement chronique, sans cause immédiate (absence d’effort ou effort minime) non améliorée par le repos et cliniquement significative. Elle peut être :
• physique : asthénie prédominant généralement le soir ou en fin d’après-midi ;
• psychique : asthénie prédominant généralement le matin et souvent accompagnée de symptômes de la lignée psychopathologique.