C’est en 2019 que son myélome s’est déclaré. La première autogreffe accompagnée d’une chimio n’a pas fonctionné et en mars 2020, une 2ème autogreffe programmée a dû être annulée à cause de la crise du Covid. Il a alors suivi un protocole de traitement jusqu’en juin 2023, date à laquelle lui a été découvert un lymphome sous cutané. Ne pouvant pas bénéficier de deux protocoles simultanément, les médecins ont décidé de faire une pause sur le myélome et de traiter Abder pour son lymphome.
Abder était un grand sportif, il pratiquait l’athlétisme, jouait au foot et participait à de nombreux marathons. Il commençait à sentir que ça n’allait pas, qu’il était fatigué et c’est en courant lors d’un marathon en 2019, au 10ème kilomètre, qu’il s’est mis à saigner du nez, il était essoufflé, n’arrivait plus à avancer.
« Quand mon médecin m’a annoncé qu’il fallait faire une chimio, je pensais que c’était la fin ! Je me demandais comment j’allais gérer tout cela, mes enfants étaient encore jeunes, ma fille passait son bac ». C’est durant son arrêt maladie qu’il s’est demandé ce qu’il pouvait faire. « Je me suis dit, je vais faire un pèlerinage, je vais aller à pied à la Mecque comme les anciens ! » C’est alors qu’il a découvert les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. « Je savais que je n’aurais pas la capacité de les parcourir en une traite. J’ai découvert que je pouvais le faire en plusieurs étapes sur plusieurs années, c’est comme si je gagnais du temps sur la maladie ».
Du Puy en Velay à Santiago, en passant par le Cap de Fisterra pour finir au kilomètre zéro, Abder a d’ores et déjà parcouru cinq saisons du chemin de Compostelle, 1515 kilomètres au total ! « Sur le chemin, j’ai fait de belles rencontres, notamment un médecin qui est devenu mon meilleur ami ». Abder négociait avec son médecin ses périodes de traitement, pour pouvoir repartir sur les chemins de Compostelle. « Il faut s’écouter sans s’écouter, il ne faut pas abandonner. Comme disait mon ami et frère Dominique : la vie est belle !». N’ayant pas suffisamment d’information sur le myélome, Abder a connu l’Af3m par un flyer. Il a contacté l’association et a pu échanger longuement avec un bénévole. Aujourd’hui, il est bénévole à l’Af3m, il participe notamment à la JNM de Paris. Abder a repris son travail à la mairie de Paris, à mi-temps et marche 10 km par jour, en promenant son chien. En 2024, il a réussi l’exploit de participer au marathon de Paris en marchant à son rythme.
« Même si le corps me fait souffrir, l’esprit me dit de continuer ».