On se dit tout

Bulletin 53 -

Mimi « optimiste résolue », a décidé d’être heureuse car c’est bon pour la santé

Été 2020, Dominique a des douleurs violentes aux côtes. La Docteur : « Tes résultats sanguins m’affolent, plus que tes douleurs osseuses ».

Au diagnostic, d’abord dans le déni, puis voyant son mari tout blanc à ’annonce, elle comprend qu’il y a « un gros schmilblick ». Rapidement, elle a un traitement et deux autogreffes approchées. Suivant le conseil de sa petite soeur, elle a un cahier pour noter ses questions. Elle l’a illustré : une femme qui montre ses muscles, disant « je ne peux pas j’ai chimio », ou un message « la victoire contre le cancer se joue sur tous les terrains ».

Ils sont quatre amis, frères et soeurs de coeur, quatre cancers : un myélome, (+3 mois) cancer du côlon, (+2 mois) cancer vessie/prostate qui s’est étendu, puis un cancer du sein. Son « petit homme » décède après sa seconde greffe. 50 ans qu’ils faisaient TOUT ensemble. Mimi pense que l’optimisme et la joie de vivre, ça se décide, voilà pourquoi elle est une « optimiste résolue », comme Voltaire.

Comme toutes les mamans de sa génération, elle n’a pas appris à s’écouter : aujourd’hui, « enfin elle pense à elle » mais toujours avec le sentiment d’être égoïste « qui est très dérangeant ». C’est cela l’éducation !

 

MYÉLOME

Quel joli mot ! Si on le décompose, c’est la douceur, le miel, dans la maison, home. Le jour où le médecin vous annonce que vous avez un myélome, vous pensez qu’avec un aussi joli nom, la maladie ne peut pas être si grave que cela…


Et puis on vous explique, le mot cancer est lâché. On vous dit qu’à ce jour, la guérison totale est impossible, mais que l’espoir est immense de vivre un maximum de temps dans de bonnes conditions avant la prochaine rechute, grâce aux immenses progrès de la recherche. Combien de temps, quels progrès, avec quels symptômes... toutes les questions se bousculent dans la tête, le cerveau est en ébullition.

Quel est le premier conseil qui m’est donné : celui de VIVRE. Et vous réalisez enfin que oui, il y a une échéance à la vie, oui, il ne faut pas perdre de temps dans des choses futiles et inutiles, oui j’ai encore plein de choses à vivre, à faire. Profiter est le maître mot, mais comment faire, je n’ai pas appris…. Alors on apprend, on apprend à lâcher prise, on apprend à s’écouter, à se déculpabiliser de penser à soi en premier et ça n’est pas toujours facile.

L’impression d’être égoïste est dérangeante. C’est là aussi qu’on s’aperçoit que l’on n’est pas seule, mon petit homme a toujours été très présent, la famille est là, les amis sont là, pleins d’attentions, avec parfois de belles surprises. Le personnel soignant est au top, ils comprennent.
Merci pour votre empathie, votre présence, vos visites, vos coups de fil, vos petits gâteaux et tout le reste. Je suis vivante grâce à vous, et je compte continuer avec sourire et bonne humeur.

 

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