Elle est d’abord dans le déni, le choc… Ils sont soudés, fusionnels, parents de 4 jeunes enfants. Riad a 48 ans, un myélome. La famille, venue d’Algérie, deux mères, un beau-frère, se mobilise pour les soutenir car ils ont émigré au Canada il y a quelques années. À l’hôpital, ils consultent internet, Oups ! Zhor prend TOUT en main, contrairement à son mari peu informé sur la maladie. Elle veut comprendre chaque résultat, inquiète face aux informations partielles trouvées en ligne. Elle attend avec impatience que le médecin dissipe ses doutes.
Pendant des mois, Riad s’est refermé sur lui-même, épuisé par les traitements. Quand il voulait fermer son garage, elle a refusé disant: « Toi, tu te bats contre le cancer, moi je gère le reste. » Elle le poussait à sortir, ne serait-ce que pour aller voir son garage, pour lui redonner un peu d’énergie. À un an de l’autogreffe, il avait repris le travail trois jours mais devait se reposer une semaine, car très fatigué. La maladie les a profondément transformés. Zhor a dû TOUT gérer seule, entre enfants et hôpital, ce qui été difficile, mais ça l’a rendue plus
forte. À l’hôpital, elle souligne l’empathie du personnel, une infirmière qui essuie ses larmes, un hématologue toujours humain (Équipe HMR Myélome Canada). « Chaque jour où je me réveille, il est à côté de moi, c’est un cadeau ».
Folle amoureuse depuis 20 ans, elle dit toujours « Nous », jamais « le cancer » ou « Riad ». Ils forment une vraie équipe : elle voulait abandonner ses études, il a dit « NON », alors elle a étudié près de lui à l’hôpital. Déjà sensibilisée par la leucémie de sa mère, elle a vu son petit frère de 7 ans souffrir. Aujourd’hui, elle tente de préserver ses enfants. Soutenue par Riad, Papa Poule, même malade et épuisé. Elle veille sur lui sans relâche, jusqu’à l’étouffer un peu. Il finit par lui dire : « Maintenant, je m’inquiète pour toi. » On sait ce que c’est, le contre-coup de l’aidant : quand le corps finit par lâcher.
Depuis avril 2025, Riad lutte contre une rechute de son Myélome, devenu plus rare. Entre radiothérapie et chimiothérapie, il garde son sourire et réclame son couscous, fidèle à sa joie
de vivre. Être aidante est plus difficile à gérer car « on n’est pas dedans », cela nourrit fantasmes et inquiétudes.
Son message : « Notre santé est importante. Il faut essayer de se donner du temps à soi-même ».
Merci à Zhor pour son témoignage émouvant.