On se dit tout

Bulletin 31 -

Christelle Favre, rester fille avant tout

Christelle Favre, 44 ans, est infirmière. Elle a trois enfants. Dans le clan, on compte aussi un frère, une sœur et 3 neveux. Ils entourent leur mère et grand-mère, Bernadette, atteinte d’un myélome depuis 17 ans.

En l’an 2000, une bonne nouvelle s’annonce. Christelle, l’ainée de la fratrie, est enceinte. Bernadette Isoir-Favre va devenir grand-mère pour la première fois à l’âge de 52 ans. Dans le même temps, elle apprend qu’elle est atteinte d’un myélome. « Cela faisait près d’un an qu’elle était fatiguée, anémiée avec des douleurs osseuses. La maladie était à un stade avancé. Elle a été hospitalisée très rapidement pour commencer la chimiothérapie et préparer la première greffe. »

La concomitance de la grossesse de Christelle et de la maladie de sa mère les a rapprochées. « Elle a toujours eu un tempérament de battante mais ce bébé à venir était une raison supplémentaire de se battre. » Au diagnostic, c’est même elle qui rassure ses enfants.

 

Une professionnelle de santé, mais d’abord une fille

Christelle connaissait peu cette maladie, et seulement sous un jour très péjoratif. « Quand j’ai passé mon diplôme d’Etat d’infirmière, j’ai travaillé sur le cas d’une personne qui avait ce qu’on appelait à l’époque une maladie de Kahler. La patiente souffrait énormément. » De plus, ce qu’on lisait sur Internet n’était que très négatif. Au départ, le médecin se décharge sur Christelle en lui donnant le diagnostic sans explication, juste les différentes complications possibles et ce qu’elle risquait… « Il n’était pas à l’aise avec l’annonce. J’ai dû le recadrer. Je me suis certes donné un rôle de référente, mais jamais celui d’infirmière. Je suis - et je veux rester - sa fille. »

 

Jamais sans ses enfants

En tant que professionnelle de santé, Christelle a été toujours été très présente aux rendez-vous, d’autant plus depuis que sa mère est seule. Elle facilite la compréhension et la transmission des informations, notamment aux enfants et se relaie avec sa sœur. « L’hématologue nous appelle “Le Clan” et parle de maman en disant “Jamais sans ses filles”. Mon frère est également très investi mais plus éloigné géographiquement. » Tous les trois ont d’ailleurs encouragé et accompagné Bernadette quand elle s’est engagée au sein de l’AF3M. « C’est aussi pour elle une façon de se battre. Nous sommes fiers qu’elle ait aujourd’hui pris la présidence de l’association. »

 

Une autre vision de l’accompagnement

La maladie de sa mère a changé l’objectif de vie de Christelle. « J’ai pris conscience qu’elle pouvait mourir. Cela a été un choc. Depuis 17 ans que cela dure, avec trois autogreffes, je savoure les moments de bonheur familial tant que je le peux. Nous sommes très unis. » Cette année, Christelle prépare un diplôme universitaire de soins palliatifs. « Cela a été une orientation prise naturellement mais ce n’est pas une mission que je me donne. Je pense bien faire la part des choses. »

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