On se dit tout

Bulletin 26 -

Danielle Grand : plongée et replongée dans la maladie

En 1990, le cancer du sein de Danielle est diagnostiqué. Elle a 42 ans. Il est soigné. Elle est en rémission.

Tous les ans, rendez-vous au centre de lutte contre le cancer pour sa mammo graphie. À la fin des années 2000, des douleurs persistantes au sternum apparaissent « notamment en mettant les sangles de mon sac à dos de randonnée. Mais mon médecin traitant n’a rien vu de particulier. » En montant sur un lit superposé lors de la visite de ses petits- fils, les douleurs reviennent. « Mais une fois la douleur passée, j’avais oublié. » Lors d’un voyage en Égypte, Danielle veut faire son baptême de plongée : « La mise en place du harnachement a été horrible. » Ces douleurs sont signalées au médecin du centre. « Quand on m’a dit que les os étaient atteints, j’ai pensé que j’avais un cancer des os. » En fait, les vertèbres sont en mauvais état. Une vertébroplastie est programmée, des prélèvements effectués et le myélome diagnostiqué. « J’ai été redirigée en hématologie et les chimios ont commencé. »

Après une autogreffe réussie, tout va bien pendant cinq ans.

« En 2014, je me suis fait bêtement une fracture au pied en descendant d’un trottoir ». Après trois mois de plâtre, une prise de sang montre que le pic remonte. Trois mois plus tard, le pic monte encore. Il est alors décidé de traiter « car j’avais de plus en plus mal au dos. J’ai eu ma seconde autogreffe en août 2015, avec une très grande fatigue, surtout le matin ».  Elle vomit et maigrit beaucoup. « Après la première autogreffe, je m’étais remise beaucoup plus vite. Je commence à trouver que cela est un peu long. » Pour Danielle, c’est le moment le plus difficile de son parcours. La cure de consolidation et les corticoïdes lui remontent le moral et lui réouvrent l’appétit. Danielle « brunit » : il ne s’agit pas de la suite d’une séance de bronzage mais des conséquences de la toxicité d’une chimio. « Je suis claire de peau et j’ai changé de couleur ! Et depuis janvier 2016, je suis en chimio orale, a priori pour toute l’année. »

Avant cette dernière récidive, Danielle avait repris ses activités sportives. « Aujourd’hui, je me demande comment je vais rebondir. On m’a donné de l’EPO, j’aimerais que cela me rebooste. » En effet, chaque année, Danielle et son mari emmènent leurs petits-enfants à la montagne. « Cette année, essoufflée comme je suis, ce n’est pas possible. » L’objectif est d’être en forme pour le mariage de son fils en juillet : « Ils m’avaient fait la surprise de me l’annoncer à l’hôpital à Dijon, alors qu’ils habitent loin. Derrière les masques et sous la charlotte, la scène était très étrange. » Cette double expérience du cancer, Danielle la regarde avec philosophie :

« Pour le sein, c’est stable depuis longtemps, donc je me concentre sur le myélome. La différence est que là, je sais que cela va récidiver. » Elle vit au jour le jour. Mais Danielle garde espoir :

« Je vais de l’avant et essaie de ne pas me replier sur moi, de rester ouverte aux autres. » Depuis notre entretien de janvier, Danielle va mieux, grâce notamment aux piqûres d’EPO. Objectif : une randonnée de huit kilomètres.

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