On se dit tout

Bulletin 32 -

Fabienne, un moral d’acier

Fabienne, 48 ans, éducatrice spécialisée travaille dans un ESAT (Établisse- ment et Service d’Aide par le Travail) dans le Maine-et-Loire. Fabienne est patiente-ressources pour l’AF3M et la Ligue contre le cancer. Diagnostiquée d’un myélome multiple en 2015, elle est en rémission.

La maladie de Fabienne a commencé par une série de pneumopathies et de bronchites qui ne guérissaient pas, fin 2014. « J’étais extrêmement fatiguée, je toussais beaucoup ». Son médecin lui a d’abord diagnostiqué une bronchite. « Malgré la prise d’antibiotiques et un arrêt de travail, j’étais toujours très fatiguée et je toussais. J’avais de plus en plus mal aux côtes. » Les résultats d’une prise de sang ont décelé une profonde anémie. Hospitalisée, Fabienne a été transfusée et, suite à une série d’examens, le diagnostic est tombé : myélome multiple de stade 3.


La vie continue, malgré tout

« À l’annonce de la maladie, je n’ai pas ressenti ce que tout le monde décrit, le monde ne s’est pas effondré ». Le traitement s’est mis ensuite rapidement en route : un protocole VTD avec auto- greffe en juillet 2015. Dès octobre, Fabienne reprend contact avec son employeur pour envisager son retour au travail. « Pendant un moment, je m’étais même posée la question de continuer à travailler en même temps que je suivais les traitements ». C’est une collègue de travail qui l’en a dissuadée. « J’étais très affaiblie, je n’avais quasiment plus de globules rouges, ni de globules blancs ». Auparavant, Fabienne travaillait à temps partiel. « Je savais que je ne serais pas capable de travailler sur une journée complète. Je me suis rendu compte que ma capacité de concentration était très altérée ». Il a été convenu avec le directeur de replanifier sa semaine de travail, sur des demi-journées.


Un retour au travail en demi-teinte

Son retour au travail s’est passé sans problème avec les usagers. L’accueil de ses collègues a été plus mitigé. « Avec le recul, je ne m’explique pas l’attitude de certains d’entre eux qui se sont montrés très distants. Cela m’a heurtée, j’ai mal vécu ce manque de bienveillance ». Heureusement, d’autres collègues se sont montrés plus prévenants. Mais au fil du temps, Fabienne s’est retrouvée isolée et en situation de stress. Son médecin a dû lui prescrire un arrêt de travail d’un mois, lui précisant qu’il fallait éviter le stress.


Un nouveau départ

Récemment, Fabienne a rencontré le médecin du travail qui lui a conseillé de faire une demande de reconnaissance de travailleur handicapé. « Je ne pensais pas y avoir droit. Elle m’a précisé que cela me protègerait ». L’oncologue de Fabienne lui a recommandé de changer de travail. « Je me suis lancée dans des recherches d’emploi en mobilité interne. Cela me remet beaucoup en question, le myélome m’aura finalement poussé à changer, pas dans ce que je suis, mais dans ma relation au travail ». Fabienne est également correspondante de presse pour Ouest France. « Cela me plaît beaucoup, c’est une vraie bouffée d’oxygène ». 

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