On se dit tout

Bulletin 31 -

Jean-Marie Arnold, se lancer des défis

Jean-Marie, 69 ans, vit dans le Loir-et-Cher. Ancien directeur de service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, il est tombé malade en 2013, à un an de la retraite.

Le myélome de Jean-Marie a été diagnostiqué « classiquement » après un mal de dos. « Mon médecin traitant m’a donné des antalgiques en me disant que j’avais dû porter des charges lourdes et faire un faux mouvement. » Mais, au bout de 15 jours, les douleurs étaient plus importantes. L’ostéopathe consulté a voulu voir des radios de la colonne avant de faire quoi que ce soit. Il m’a alors dit, je ne vous touche pas et vous partez en urgence à l’hôpital. »

Le cancer, ce n’est pas que les autres On parle souvent des 5 phases de l’acceptation. Jean-Marie est resté un long moment dans le déni. « Je n’étais pas convaincu. Je me suis beaucoup renseigné sur Internet. Je suis parti en rhumatologie. Ils m’ont annoncé la mise en place d’un protocole. Mais j’étais toujours dans le déni. J’ai mis du temps à accepter le fait que cela puisse être un cancer ; pensant que le cancer, c’était les autres. » Au final, c’est grâce au partage avec d’autres que Jean-Marie a accepté. Pour aller plus loin, au printemps, Jean-Marie a décidé de rencontrer un psychologue. « Je n’ai eu qu’une séance mais je sens que cela va me faire du bien. »

 

Masser les douleurs

Après une autogreffe et plusieurs chimiothérapies, le corps de Jean-Marie est éprouvé. « J’ai eu une période longue de souffrance jour et nuit, au niveau des jambes, avec des ulcères. J’ai perdu une partie de la motricité des membres inférieurs. Et j’ai des pertes de mémoires liées à la morphine. » Jean-Marie a également des effets indésirables dans le système digestif et les reins qui ne fonctionnent pas très bien.

Au-delà de la famille et des amis, Jean-Marie, s’est orienté vers la Ligue contre le Cancer, à Tours. « Je fais de la sophrologie, de l’hypnose médicale, des massages sensitifs ; ce sont des massages en douceurs, sur des points particuliers en lien avec la maladie. » Cette démarche est liée avec une réflexion personnelle et un investissement vers les autres. « Cela permet de réduite le ressenti de la douleur, voire de l’oublier un peu. »

 

Et ma vie ?

« J’aime me lancer des défis. C’est comme cela que je me suis lancé dans cette activité d’éducateur pénitentiaire à une époque où cela démarrait tout juste. » Au niveau sportif, Jean-Marie a pratiqué principalement des sports extrêmes : escalade, saut à l’élastique, parapente… « Pour le moment, je ne peux même plus pratiquer la marche à pied et le vélo. Je me laisse un répit de quelques semaines avant de recommencer un peu. J’adapte les défis à mes capacités. »

Ces derniers temps, Jean-Marie est passé par des situations extrêmes, à la limite du cycle final. « Mon objectif est de bien vivre le temps qu’il me reste. Les chimios mises en place devraient m’y aider. Et je veux me préparer à la suite. » Le prochain projet : aller voir son fils au Cambodge, malgré les réticences de son médecin.

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