On se dit tout

Bulletin 36 -

Mickael ; 35 ans, la force de l’humour

Le plus jeune malade, atteint de myélome, d’Europe, Mickael, adolescent sportif, pratique l’aviron à haut niveau et s’entraîne 14 heures par semaine.

À 19 ans, en août 2003, en effectuant de simples étirements, il se fracture les cervicales, nécessitant une chirurgie réparatrice avec plaques et greffe osseuse. Le diagnostic de plasmocytome tombe. Les séances de radiothérapie s’enchainent et donnent de bons résultats. En avril 2006, des lésions osseuses apparaissent et le diagnostic évolue en myélome multiple. Mickael obtient « le titre » du plus jeune malade du myélome d’Europe. À cette époque Mickael, qui a déjà un grand sens de l’humour, se dit : « J’ai gagné au Loto et c’est pour la vie ». Les médecins lui proposent comme traitement VAD et autogreffe.

 

12 ans de rémission à profiter de la vie

En 2007, Mickael est en rémission.  « Cela peut ressembler à du déni mais je me dis j’ai un myélome, je ne vais pas en guérir, mais je ne vais pas en mourir ». Mickael veut vivre pleinement sa vie de jeune. La maladie quitte sa vie et il choisit de ne plus fréquenter l’hôpital et les hématologues. Il reprend le sport. « J’ai vécu comme un jeune qui n’avait rien ». Il rencontre celle qui devient son épouse et ils ont la joie d’avoir deux enfants (sans l’aide de la médecine malgré la chimiothérapie). Il entre dans la vie active et devient placier pour les marchés et fêtes foraines à Epernay, un métier passionnant et de rencontres.

 

La rechute

Fin 2018, après 12 ans de rémission, le myélome et les hématologues reviennent dans la vie de Mickael. Un plasmocytome est apparu sur son crâne et comme il y a 15 ans, il va être traité prochainement par radiothérapie. Mickael a bien conscience que l’étape suivante sera sans doute une nouvelle chimiothérapie. Il a confiance, les traitements ont évolué et il a espoir de refaire une aussi longue période de rémission.

« J’ai la chance d’avoir une femme qui est forte psychologiquement, même si elle est plus dans l’inconnu que moi car elle n’a pas connu la première épreuve. Moi, je sais à quoi m’attendre. Pour mes parents, leur approche n’est pas la même qu’en 2003, car aujourd’hui je suis adulte et marié. Ils ont confiance et ils savent comment j’ai vécu la première épreuve ».

 

Humour et maladie

Mickael se sent décalé par rapport aux autres malades du fait de la différence d’âge et s’il a du mal à formuler un message à transmettre aux personnes concernées, il insiste sur l’importance de l’humour. « Faire de l’humour noir, d’en rigoler, permet de dédramatiser sans être dans le déni, vivre la chose autrement sans s’accabler ».

« Le meilleur espoir c’est surtout de ne pas vivre dans la maladie, de ne pas se laisser envahir. On sait qu’elle est là. Il faut arriver à l’accepter et vivre avec et vivre comme on est, faire ce qu’on aime, avoir des plaisirs dans la vie ». Mickael, à 35 ans, garde sa mentalité de compétiteur et son humour : « si tu sombres dans le noir c’est comme si tu dis : vas-y myélome t’as gagné, passe devant. Moi c’est plutôt : on arrive ensemble à la ligne, je te fais un croche pied et j’arrive avant toi ».

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