Bulletin 29 -

1. Le myélome multiple : passé, présent et futur

2007 : un tournant grâce à l’arrivée de nouveaux médicaments

En 1960 est apparu le 1er médicament dans le traitement du myélome multiple. Dans les années 80, l’introduction de l’autogreffe a apporté de nouvelles perspectives de prise en charge pour les malades qualifiés de « jeunes ».

« Il y a 10 ans, nous étions davantage préoccupés par la survie des patients et par le fait que les traitements mis à disposition étaient peu nombreux. A la fin des années 90, l’arrivée du thalidomide a énormément changé le pronostic des patients car, avant, il y avait seulement 1 ou 2 lignes de traitement » commente le Docteur Margaret Macro, praticien hospitalier hématologie au CHU de Caen.

Dans les années 2000 arrivèrent de nouveaux traitements, redonnant espoir aux patients. « L’arrivée du 1er inhibiteur du protéasome a révolutionné la prise en charge du myélome multiple. L’arsenal thérapeutique s’est aujourd’hui enrichi de nouveaux inhibiteurs du protéasome, des anticorps monoclonaux. Tous ces progrès ont permis de doubler l’espérance de vie chez des patients jeunes auto-greffés en l’espace d’une dizaine d’années » ajoute le Docteur Macro.

 

2016 : une révolution annoncée dans la prise en charge des patients

Avec l’arrivée en 2016 de 5 nouveaux médicaments, dont 3 ont dès à présent obtenu une AMM européenne, le paysage thérapeutique bénéficie d’une situation inédite avec des progrès attendus en rupture avec ceux observés par le passé. Ainsi, un taux significatif de guérison est envisageable dans quelques années, avec l’espoir d’atteindre un taux comparable à celui atteint en moyenne aujourd’hui par les malades, tous types de cancers confondus. « On commence à présent à parler d’une guérison opérationnelle chez certains patients, car, avec ces molécules plus puissantes et l’arrivée des anticorps monoclonaux, on assiste à un approfondissement de la réponse jusqu’à des niveaux indétectables et on pense que ces patients ne vont pas rechuter avant très longtemps » explique le Docteur Macro.

 

2026 : l’espoir d’un myélome définitivement sous contrôle

 

Faire de la prospective est, en la matière, un exercice délicat. Toutefois, en 2026, la décennie écoulée risquera d’apparaître comme “préhistorique”, grâce aux progrès thérapeutiques annoncés, aussi bien en termes de description des mécanismes génétiques en cause dans le myélome que de recherche clinique, avec, à la clé, des protocoles de soins plus personnalisés, bien que très coûteux.

« De nouvelles classes thérapeutiques vont voir le jour, notamment l’immunothérapie qui fait beaucoup de progrès, ainsi que les inhibiteurs de checkpoint qui contrôlent l’expansion des cellules cancéreuses et que l’on commence à tester. Ces développe- ments visent à obtenir une guérison, ils sont porteurs d’espoir. Ce sera la bataille du futur des 10 prochaines années » conclut le Docteur Macro.