Bulletin 40 -

1. Une étude française consacrée, entre autres, au myélome multiple

L’épidémiologie, une discipline qui contribue à la recherche de causalité

L’épidémiologie étudie les rapports entre les maladies et les facteurs susceptibles d’exercer une influence sur leur incidence, leur répartition, leur évolution et les décès dans une société. Elle décrit en recueillant des informations sur le nombre de cas et les caractéristiques d’une maladie. Elle analyse en recherchant les déterminants de la maladie et en vérifiant des hypothèses de liens de cause à effet. Elle produit des informations précieuses susceptibles de déboucher sur des propositions de solutions préventives mais elle ne suffit pas pour affirmer que l’exposition révélée est la cause unique de la maladie. Effectivement, d’autres paramètres peuvent entrer en ligne de compte comme les facteurs génétiques, environnementaux, les comorbidités, les fragilités individuelles…

 

Une étude française consacrée, entre autres, au myélome multiple

Depuis 1995, Pierre Lebailly et son équipe du Centre de lutte contre le cancer, François Baclesse à Caen, suit, dans le cadre de l’étude AGRICAN une population dépendante du régime agricole, appelée cohorte, de maintenant 180 000 personnes réparties dans onze départements français. Étude la plus importante au monde, elle cherche à mettre en évidence les associations entre les expositions aux activités professionnelles agricoles et les pathologies cancéreuses en comparant, au fil du temps, le nombre d’individus développant la maladie parmi les participants exposés, au nombre d’individus devenus malades, parmi les participants non soumis à l’exposition étudiée.

De nouveaux résultats, concernant la période 2005-2015, viennent de paraître. Sur les 43 cancers étudiés, six apparaissent plus fréquemment dans la cohorte AGRICAN que dans la population générale. Parmi eux, le myélome multiple se retrouve avec 20% d’excès chez les hommes et 21% chez les femmes par rapport à la période générale des départements étudiés.

 

La figure suivante reprend les résultats relatifs au myélome multiple selon cinq activités principales qui ont été étudiées

  • La désinfection des locaux d’élevage : Cette tâche effectuée dans les locaux abritant des moutons ou des chèvres augmente le risque de myélome multiple (+70%) et dans une moindre mesure ceux accueillant les bovins (+40%)
  • L’utilisation d’insecticides sur les animaux : L’action augmente le risque de myélome multiple en élevage de moutons/chèvres (+50%) et de bovins (+40%).
  • La désinfection des machines à traire : Conduite dans les élevages de brebis/chèvres elle occasionne un triplement du risque de myélome multiple.
  • Le traitement de semences : Celui effectué sur les semences de blé et/ou d’orge, de colza, de pois et/ou de féveroles augmente également le risque de myélome multiple.
  • L’application de pesticides sur culture en champs : Elle montre un excès de risque de 40% de myélome multiple pour les personnes qui appliquent. Cela augmentant en fonction de la durée d’utilisation des équipements. Le phénomène s’avère plus marqué pour certaines cultures et particulièrement les pommes de terre (+70%) et le maïs (+30%).

 

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2. L’association Phyto-Victimes