Pour retrouver progressivement sa place au sein de l’entreprise, il existe le temps partiel thérapeutique (appelé communément « mi-temps thérapeutique »), mais attention : c’est un arrêt de travail !
La personne est toujours en arrêt maladie et revient travailler partiellement. Mais cette donnée n’est pas toujours intégrée par les salariés : un mi-temps, c’est « mi-tâches », et ça s’anticipe. Si rien n’a été verbalisé et formalisé au préalable, l’employeur peut penser que dès son retour, la personne peut réaliser toutes ses missions initiales. Pour l’un tout doit être fait, pour l’autre c’est impossible ; il y a un hiatus dans l‘inconscient de chacun, et ces malentendus créent de la maltraitance ! Il est donc important d’être vigilant-e !
Au pacte de retour au travail, s’associent les 4 clés fondamentales (voir encart ci-contre), pour y retourner le plus vite possible ET dans de bonnes conditions. Un travail, ce sont des responsabilités, des échéances et cette charge peut créer du stress, souvent accentué par des exigences de productivité et de performance. Si on ne sent pas capable de tout assumer, en parallèle de la reprise, on peut réfléchir posément à une évolution professionnelle, et valider une VRAIE décision. En se recentrant sur l’essentiel, on peut saisir l’occasion pour réfléchir à un nouveau projet, MAIS sans être malade, ni fatigué-e : une reconversion demande de l’énergie ! Chacun vit la maladie de façon différente. Pour tous, elle est une injustice. Le regard d’un coach peut aider dans la formalisation de ses réflexions, et l’appui d’un dispositif spécifique de retour à l’emploi (temps partiel thérapeutique, RQTH, invalidité, etc.) offrent un soutien pour une reprise progressive réussie.
Les 4 clés du retour :
- Se sentir en capacité physique, en intégrant tous les troubles (la fatigue, les pertes de mémoire et de concentration) se sentir en capacité de reprendre un travail, même partiellement
- Avoir la capacité psychologique de pouvoir y retourner
- Retrouver la motivation et l’envie
- Se sentir prêt-e à un moment donné
L’interruption d’activité s’explique par la maladie elle-même, les traitements ou parfois la sensibilité psychique des malades. Les douleurs, la fatigue, les problèmes de sommeil, l’anxiété, la dépression sont des symptômes qui peuvent se cumuler pendant ou après le traitement. Souvent mal anticipé, le retour à l’emploi d’un malade perturbe l’organisation de l’entreprise.
Résultat : si 8 salariés sur 10 retravaillent après un cancer, 50% d’entre eux disent rencontrer des difficultés. 61% des salariés se sentent plus fatigables qu’avant, 33% signalent des troubles de la mémoire et de la concentration, 20% disent avoir été pénalisés au travail à cause de leur maladie.
Révisez votre mode de vie
Il faut penser à une nouvelle organisation personnelle et adapter sa charge de travail. La reprise entraîne souvent une augmentation ou une réapparition de certains symptômes : 3 personnes sur 5 déclarent avoir conservé des séquelles 2 ans après un diagnostic de cancer. La fatigue peut persister pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. En effet, entre 1/4 et 1/3 de personnes atteintes d’un cancer continuent à éprouver de la fatigue jusqu’à 10 ans après le diagnostic. Une fatigabilité intense peut parfois conduire à un nouvel arrêt de travail !
La reprise ne doit pas être précipitée, d’autant que l’absence a été longue (>6 mois) : un temps de récupération est nécessaire au niveau physique et moral. Retourner dans le même contexte, met l’accent sur les éventuelles diminutions de ses capacités, et peut entrainer dans une spirale dévalorisante car « on ne se reconnait plus ». 1 personne sur 3 perd ou quitte son emploi dans les 2 ans après un diagnostic de cancer. La situation professionnelle des personnes avec un cancer se dégrade considérablement 2 ans après le diagnostic : le taux d’emploi passe ainsi de 82 % à 61,3 % et le taux de chômage de 7 % à 11,1 %.